Aujourd’hui je souhaite vous parler des périodes sensibles chez l’enfant. C’est un terme qui revient souvent lorsque l’on étudie la pédagogie Montessori, et c’est une manifestation qui ne passe pas inaperçu en pratique lorsque l’on travaille dans l’enseignement. Alors une période sensible qu’est ce que c’est concrètement?? En observant les enfants, Maria Montessori a remarqué qu’à un moment donné de leur vie, ils devenaient prédisposés et particulièrement sensibles à un aspect de leur environnement. Cet « aspect » peut se traduire par une connaissance scolaire comme l’addition par exemple, mais peut tout aussi bien être une aptitude comme la marche. Ainsi, chaque enfant traversera dans sa vie des multitudes de périodes sensibles et passagères qui le pousseront à explorer cet aspect pour lequel il manifestera de l’envie et seront nécessaire à son développement. Ces périodes sensibles ne peuvent être prévisibles car elles sont propres à chacun. Le système scolaire classique ne prend malheureusement pas en compte cette manifestation naturelle de l’enfant en lui imposant un rythme et un programme universel auquel il devra tant bien que mal se calquer. Cette technique d’apprentissage et finalement contre productive car ni l’enfant ni l’enseignant n’y trouveront leur compte. L’enfant, car il n’aura pas forcément manifesté l’envie d’acquérir cette aptitude au moment où on la lui impose et l’enseignant car l’enfant sera beaucoup moins réceptif et mettra beaucoup plus de temps à l’intégrer que si elle avait émané de lui même. Ces périodes sensibles sont des étapes de développement et permettent à l’enfant de se construire mentalement. Lorsque l’enfant suit son propre rythme et choisit son activité il l’explore avec attention, et apprend naturellement avec plaisir et sans aucun effort. Il arrive souvent qu’enfant en période sensible se focalise tellement sur ce qui l’attire qu’il en délaisse tout le reste, mais ceci n’est pas un souci, une fois son envie assouvie et la compétence recherchée acquise il se tournera vers d’autres choses. Les périodes sensibles chez l’enfant sont passagères et parfois très courtes c’est pourquoi il est important d’y répondre au moment opportun au risque de voir le « train » passer et avoir beaucoup de mal de lui apprendre la notion en question le jour où nous l’aurions alors à notre tour décidé. En prenant en compte cet aspect physiologique chez l’enfant on comprend alors mieux comment un enfant de 4 ans peut apprendre à lire en quelques jours et pourquoi un enfant du même âge n’est toujours pas propre alors que nous faisions mine de ne pas voir toutes les fois ou il essayait de retirer sa couche alors qu’il n’était encore qu’un bébé à nos yeux^^. Dans ma classe, je propose aux enfants d’attendre leurs parents (en retard^^) en dessinant ou en jouant. Il y a un mois, un de mes petits explorateurs a troqué ses dessins contre ce que vous voyez sur ces images que j’ai décidé d’utiliser pour illustrer mon article. Je n’ai pas pu prendre en photo toutes les feuilles qu’il avait recouvert d’écritures sous toutes ses graphies tellement il y en avait en l’espace de quelques jours. Alors, non, ses parents ne sont pas toujours en retard (hihi), ce garçon est juste en pleine explosion d’écriture et il réclamait une feuille à chaque temps mort de la journée pour assouvir un besoin naturel. Aujourd’hui à tout juste 5 ans, il écrit comme un chef et je n’ai finalement pour mérite, le seul fait d’avoir répondu à son besoin au moment opportun car comme dirait Maria Montessori: « l’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir ».